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Le dégriffage
- Les Aristocoons
- il y a 5 jours
- 7 min de lecture
Chez Les Aristocoons, nous croyons fermement que le dégriffage n’a pas sa place dans la vie d’un chat. Depuis février 2024, cette pratique est interdite au Québec, et pour nous, c’est une confirmation que respecter les griffes de nos chats est essentiel pour leur bien-être physique et mental.
En tant qu’éleveurs responsables, nous ne vendons jamais de chatons dégriffés et nous informons nos adoptants sur les alternatives saines pour protéger les meubles et vivre en harmonie avec leur félin. Cette approche est particulièrement importante pour les grandes races comme le Maine Coon, qui ont naturellement des griffes longues et puissantes.
Dans cette capsule, vous comprendrez pourquoi les griffes sont vitales, pourquoi le dégriffage ne devrait jamais être une option ainsi que la position de l’Association et de l’Ordre des Vétérinaire du Québec.
Qu’est-ce qu’une griffe ?
Une griffe est une structure dure, pointue et recourbée située au bout des doigts du chat. Elle est composée principalement de kératine, la même protéine que nos ongles et nos cheveux, mais elle est beaucoup plus solide et adaptée aux besoins du chat. La griffe possède une partie externe morte, qui s’use ou se détache naturellement lorsque le chat se fait les griffes, et une partie interne vivante qui contient des nerfs et des vaisseaux sanguins.
Chez le chat, les griffes sont rétractiles : elles restent rentrées lorsque l’animal marche, ce qui lui permet d’être silencieux et de protéger ses griffes de l’usure. Elles se déploient seulement lorsqu’il en a besoin, comme pour se défendre, grimper, jouer, chasser ou s’agripper. Anatomiquement, la griffe fait partie de la dernière phalange du doigt, ce qui en fait un élément essentiel de sa structure osseuse.
À quoi servent les griffes de votre chat?
Les griffes des chats jouent un rôle fondamental dans leur vie quotidienne, leur santé et leurs comportements naturels. Elles ne sont pas simplement un outil pour griffer, mais un élément indispensable à leur équilibre physique, émotionnel et instinctif.
D’abord, les griffes sont un moyen de défense essentiel. Dans la nature, le chat les utilise pour se protéger contre des prédateurs ou pour tenir tête à un rival. Même un chat d’intérieur conserve cet instinct de survie : ses griffes lui donnent un sentiment de sécurité et font partie de son arsenal naturel.
Les griffes servent aussi à grimper et se déplacer de manière agile. Grâce à elles, les chats peuvent s’agripper à une surface, se hisser, se stabiliser et se déplacer en hauteur. Cet instinct de grimper est profondément enraciné : il permet au chat de se positionner dans un endroit sûr, d’observer son environnement et de se reposer en hauteur, où il se sent en contrôle.
Elles sont également un outil fondamental dans l’instinct de chasse, présent même chez les chats domestiques qui ne chassent que des jouets. Les griffes permettent d’attraper, de retenir et de manipuler une proie. Elles rendent le chat rapide, précis et efficace dans ses mouvements.
Un autre rôle important est la communication et le marquage du territoire. Quand un chat griffe un objet, il laisse une trace visible, mais aussi une signature olfactive grâce aux glandes situées entre ses doigts. C’est une façon de dire « ceci m’appartient » ou « je suis passé ici ». Ce comportement est totalement naturel et contribue à réduire son anxiété.
Griffer a aussi une fonction directement liée au bien-être physique. Cela permet au chat de s’étirer profondément, de détendre les muscles de son dos, de ses pattes et de ses épaules. C’est une forme d’exercice indispensable à sa santé. De plus, griffer aide à entretenir ses griffes : en les frottant contre une surface, il retire les couches externes mortes, gardant ainsi ses griffes propres, saines et fonctionnelles.
Enfin, les griffes jouent un rôle dans la gestion des émotions. Un chat peut griffer lorsqu’il est excité, stressé, curieux ou simplement pour se libérer d’une tension. Cela fait partie de ses comportements naturels d’autorégulation.
En somme, les griffes sont bien plus qu’un simple outil physique. Elles participent à la survie, à l’expression, à la détente et à la santé globale du chat. C’est pour cela qu’il est important de respecter leur présence, de leur offrir des griffoirs adaptés et de comprendre que griffer fait partie de leur nature profonde.
Qu’est-ce que le dégriffage ?
Le dégriffage, également appelé onychiectomie, est une intervention chirurgicale qui consiste à enlever complètement ou partiellement les griffes d’un chat. Contrairement à ce que certains pourraient penser, il ne s’agit pas simplement de couper les griffes : le dégriffage implique l’ablation de la dernière phalange des pattes, car les griffes du chat sont directement rattachées à cet os. Cette opération est donc équivalente à une amputation et comporte des risques physiques et psychologiques importants pour l’animal.
Les raisons pour lesquelles certains propriétaires ont recours au dégriffage sont principalement liées à la peur des griffures sur les meubles, les tapis ou sur eux-mêmes. Cependant, cette pratique ne résout pas toujours le problème et peut créer de nouveaux comportements problématiques chez le chat. Les conséquences du dégriffage peuvent inclure des douleurs chroniques, des infections, des difficultés à marcher, un changement de posture, ainsi qu’une anxiété ou une agressivité accrue. Certains chats deviennent également plus susceptibles de mordre, car ils perdent leur premier moyen de défense naturel. Surtout chez les Maine Coons, un chat de grande taille, la modification de la posture pourrait causer des des problèmes articulaires.
Pour toutes ces raisons, le dégriffage sans condition médicale est largement considéré comme cruel et inacceptable par les vétérinaires et les associations de protection animale à travers le monde. Au Québec, cette pratique est interdite depuis 2024 par la loi provinciale, qui stipule qu’il est illégal de pratiquer le dégriffage sauf pour des raisons médicales strictes, comme le retrait d’une tumeur ou le traitement d’une infection grave affectant les griffes. Cette interdiction vise à protéger le bien-être des chats et à reconnaître que leurs griffes sont des outils essentiels pour se déplacer, se défendre, chasser, s’étirer et exprimer leur comportement naturel.
Aujourd’hui, il existe des alternatives bien plus respectueuses et efficaces pour gérer les griffures d’un chat. Parmi celles-ci, on retrouve l’utilisation de griffoirs, l’entraînement au comportement, la coupe régulière des griffeset l’aménagement de l’espace pour que le chat puisse exprimer ses instincts en toute sécurité. L’interdiction du dégriffage au Québec reflète donc une évolution importante dans la prise en compte du bien-être animal : elle encourage les propriétaires à trouver des solutions qui respectent la santé physique et mentale de leur chat plutôt que de recourir à une chirurgie douloureuse et mutilante.
Le dégriffage n’est pas une pratique anodine, mais une chirurgie lourde qui a des conséquences durables. Son interdiction au Québec depuis février 2024 est une mesure de protection animale qui souligne l’importance de respecter les besoins naturels des chats et de privilégier des méthodes humaines pour gérer les griffures.
L’avis des associations de vétérinaire du Québec sur le sujet :
📌 AMVQ — Association des médecins vétérinaires du Québec
« … il sera interdit de pratiquer le dégriffage (onyxectomie), la ténectomie digitale, la ténotomie digitale ou toute autre procédure chirurgicale visant à empêcher l’usage normal des griffes, et ce, à compter de février 2024. »
« Il est important de se rappeler que plusieurs approches efficaces ont été développées pour mieux gérer les comportements de marquage par les griffes. Par exemple, mettre à disposition de l’animal des poteaux à griffes attrayants à des endroits stratégiques, tailler les griffes régulièrement et les recouvrir, une fois coupées, de capuchons de plastique. Ce sont des mesures qui sont la plupart du temps efficaces… Pour l’entretien des griffes ou tout autre problème, n’hésitez jamais à consulter votre médecin vétérinaire et son équipe médicale afin d’obtenir de l’aide. »
📌 OMVQ — Ordre des médecins vétérinaires du Québec
« Dès le 10 février, les médecins vétérinaires ne pourront plus pratiquer certaines chirurgies qui n’ont pas de valeur sur le plan de la santé et du bien-être animal … incluant le dégriffage félin — sous toutes ses formes. » — Ordre des médecins vétérinaires du Québec
« Le dégriffage félin, comme toute intervention chirurgicale, comporte des risques de complications telles que de la douleur, des infections, des réactions aux produits anesthésiques, et même des changements de comportement. … L’intervention consiste à enlever la troisième phalange des doigts et pourrait ainsi être désignée plus précisément comme une phalangectomie. … Après l’opération, le poids de l’animal repose davantage sur la deuxième phalange, ce qui peut provoquer des inconforts. »
— Dr Joël Bergeron, président de l’Ordre des médecins vétérinair
La position de notre élevage sur le dégriffage
Bien entendu, après avoir pris connaissance de toutes ces informations, vous comprendrez que nous partageons entièrement l’avis des experts : nous ne vendons pas de chatons dégriffés. Même si certains endroits du Canada n’interdisent pas encore cette pratique, notre position est claire : le dégriffage ne devrait jamais être considéré comme une solution.
Notre objectif est également d’informer les nouveaux adoptants sur toutes les méthodes disponibles pour protéger leur environnement et gérer les griffures de manière respectueuse, plutôt que de recourir au dégriffage sans raison médicale. Nous croyons fermement qu’il est possible de préserver la santé et le bien-être des chats tout en gardant un espace de vie harmonieux.
N'hésitez pas à aller faire un tour sur nos capsules informatives concernant les griffes !
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